Qui sait Quoi de nous ? RGPD et généalogie

Les données à caractère personnel permettant de nous identifier sont très nombreuses. Mais alors, qui sait quoi de nous ?

Qui sait Quoi de nous ? RGPD et généalogie


« Tout organisme (administration, société, association, etc.) détient et traite des données à caractère personnel. » nous explique le gouvernement.

En fait, bon nombre de nos données personnelles sont quotidiennement collectées. Mais d’abord, une petite définition : une donnée à caractère personnel représente une information relative à une personne physique identifiée ou identifiable, directement ou indirectement, par référence à des éléments qui lui sont propres. 


Mais alors, qui sait quoi de nous ? 


Les données à caractère personnel permettant de nous identifier sont très, très, nombreuses. On ne se rend même pas compte de toutes les informations potentiellement sensibles que nous divulguons chaque jour. Nos informations nominatives d’abord : notre nom, notre prénom et la photographie de notre visage, que ça soit pour refaire notre carte d’identité ou pour nous créer un compte sur Facebook ou sur un site de généalogie par exemple. A ces données s’ajoutent celles qui sont indirectement nominatives. Comprenez par exemple notre date et lieu de naissance, notre adresse postale et notre adresse mail, tout comme notre adresse IP, notre pseudo et parfois même notre numéro de téléphone (d’ailleurs demandé sur un site de généalogie en ligne – mais pourquoi faire ?). Ces données sont collectées par l’administration, par des entreprises et par la grande majorité des sites internet consultés. Le groupe sanguin, le numéro de sécurité sociale ou de carte bancaire peuvent également être collectés tout comme des avis ou des appréciations (fondés ou non) sur notre propre personne. Les données collectées peuvent également être des images, des vidéos et même des données biométriques (empreinte digitale, rétine, iris et ADN).

Vous le voyez venir à grand pas le lien avec la généalogie. En fait, sans considérer les ancêtres décédés pour qui retrouver des informations personnelles est sans gravité, c’est surtout lorsqu’il s’agit d’informations sur les contemporains que celles-ci sont plus sensibles. Nom, prénom, nom et prénom d’un conjoint, noms et prénoms des enfants… ça fait beaucoup, non ? Il arrive parfois que des personnes retrouvent toutes ces informations les concernant sur des arbres généalogiques de cousins au 6ème degré bien informés, dont ils ne connaissent même pas l’existence. Ces données personnelles sont parfois indexées sur les moteurs de recherches – alors n’importe qui, vivant, apparaissant sur un arbre public, peut se retrouver n’importe où – au nom de la généalogie collaborative. Le problème derrière tout ça, c’est qu’il en va de la responsabilité de chacun de paramétrer convenablement la sécurisation des données des contemporains présents dans l’arbre. Et c’est bien vous, le propriétaire de l’arbre, le responsable et non pas le site qui l’héberge. Alors même si (depuis peu) par défaut la confidentialité est « privée », une « fausse manip’ », une dernière connexion datant de 2012, une incompréhension, et votre arbre est public. Et, toujours au nom de la généalogie collaborative, faire supprimer son nom d’un arbre ou même supprimer son propre arbre et toutes ses données relève plus souvent du parcours du combattant

Et quid du test ADN ? Largement marketé à coup de youtubers et autres influenceurs, pas cher, mais envoyé à de grands groupes et leurs nombreux partenaires, à quel prix ? L’ADN reste la chose la plus précieuse en termes d’identification de personnes.Et faire un test ADN n’engage pas que vous – on ne peut imaginer toutes les informations que ces entreprises auront sur vos parents, vos frères et sœurs et vos enfants. 


Soyons pessimistes - généalogie et adn


Après que tout le monde ait fait sa petite affaire en récupérant des milliers de données que pourraient-ils en faire ? Allons encore plus loin dans cette réflexion, nous sommes après-demain, le dictateur Néron a accès aux fichiers et n’hésitera pas à nous classer. Quelles pourraient en être les dérives ? Ce dictateur pourrait interdire les prénoms en Z de l’État civil, parce que ça sonnerait trop « arabe » ou les prénoms qui se terminent en A, trop « hispaniques ». Il pourrait aussi contrôler toutes les adresses IP et domaines web (mais ça, ça se fait déjà en Chine – là-bas ils se lancent même dans la notation des citoyens). Ou pire encore, il pourrait choisir, en fonction de nos gènes, quels couples auraient le droit de se reproduire, qui devrait vivre ou non ou qui serait supérieur à un autre (et ça, c’est de l’eugénisme). Alors sans rentrer dans la paranoïa, il est important de protéger ses données personnelles et d’anticiper les conséquences de leur divulgation (et de bien lire les CGU, aussi !). Nous nous devons d’être exigeants envers toutes entités détentrices de données personnelles.

Sachez par ailleurs que bon nombre de vos données personnelles tombent entre les mains de Data Brockers, autrement dit, des courtiers de données, dont l’activité est uniquement basée sur l’achat-revente de données personnelles à des acteurs intéressés.  Certaines s’occupent plutôt des crédits, vont accumuler tout un tas de données sur vous (antécédents de crédits, situation maritale, situation professionnelle, indicateur de criminalité…) et vont vous attribuer une note. Un profilage ultra détaillé et un classement utile pour que ces établissements financiers optimisent leur risques et octrois de crédits. De même pour les assurances… le pionnier en la matière détient des informations sensibles sur plus de 800 millions de personnes dans le monde. Et le plus souvent, les données récoltées d’un client sont utilisées contre le client lui-même. Quand les bases de données ADN seront entre les mains de ces data brockers, on se doute bien qu’elles seront utilisées pour classer les personnes (avec des algorithmes très précis) en fonction des risques qui leurs seront associés. Auront-elles toutes encore le droit d’être soignées ? Et qu’en est-il réellement de la véracité scientifique des tests ADN 

C’est le moment de nous interroger sur l’utilisation de nos propres données personnelles dans les calculs de ces entreprises, et de si cela semble juste et tolérable pour notre société au regard de notre vécu et de notre histoire. 


Soyons optimistes


On a de la chance, en France, la CNIL protège et contrôle l’utilisation de nos données personnelles. Vous en avez tous entendu parler, le RGPD, appliqué depuis mai 2018, il renforce nos droits et ceux de tous les Européens. Alors, vous avez le droit

  • d’être informé sur le pourquoi du comment des données personnelles utilisées
  • de refuser l’utilisation de vos données personnelles
  • d’accéder (de manière compréhensible) aux informations vous concernant détenues par l’organisme en question
  • de rectifier vos données personnelles
  • de déréférencer ou d’effacer vos données personnelles
  • de portabilité soit d’avoir une copie utilisable de vos données personnelles 
  • d’intervention humaine en cas de profilage ou de décision automatisée 

Chouette ! Mais plus concrètement ?


Geneafinder s’engage dans la protection de vos données personnelles. 


Si vous choisissez de créer un compte pour faire votre généalogie sur Geneafinder, celui-ci sera privé, ce qui signifie qu’aucun utilisateur autre que vous ne pourra accéder à vos informations, et ces dernières seront encore moins indexées sur les moteurs de recherches, ni partagées à des partenaires. 

Geneafinder n’utilisera pas vos données personnelles pour vous souhaiter votre anniversaire. Non pas que vous ne comptiez pas pour nous, mais nous savons que de nombreux partenaires de sites sur lesquels vous êtes inscrits (et que  vous ne connaissez pas, ah les data brokers !) vous le souhaitent déjà. Nous ne les utiliserons pas non plus pour retrouver vos cousins célèbres, ni pour aucun autre service autres que ceux que nous vous proposons aujourd’hui.  

Vous pourrez, de plus, supprimer vos données et votre compte simplement, définitivement et de manière fiable. 

Nous partons du principe que votre compte sur Geneafinder est votre outil, vous gardez la main sur vos données personnelles et vous seuls décidez quand les partager. 

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